État des connaissances en matière d’adaptation des bâtiments aux inondations
Des bâtiments et leurs occupants vulnérables aux inondations

Jusqu’à maintenant, au Québec, il a toujours été possible de construire un bâtiment dans les plaines inondables de récurrence 20‑100 ans à condition que soient respectées certaines règles. Les québécois héritent donc d’un cadre bâti déjà bien implanté dans ces zones. Toutefois, pour différentes raisons économiques, techniques, politiques, environnementales, etc., certaines communautés ne sont pas adéquatement prémunis pour faire face à l’inondation. Les inondations de 2011, 2017 et 2019 ont notamment mis en lumière la maladaptation aux inondations de nombreux bâtiments et infrastructures, mettant ainsi en jeu la sécurité des personnes.

Un partenariat avec la CMM

ASFQ a organisé en 2019, avec l’OAQ, une conférence sur l’architecture résiliente aux inondations, au moment-même où le Québec était frappé par des crues historiques. Parmi les panélistes, figurait Nicolas Milot, conseiller en recherche et gestion des risques d’inondation à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Des discussions se sont alors amorcées entre ASFQ et la CMM sur l’importance de recourir, au Québec, à des pratiques architecturales et d’ingénierie innovantes pour mieux habiter les zones inondables constructibles. Dans ce contexte, la CMM a retenu les services d’ASFQ au printemps 2020, pour produire une étude sur les actions adaptatives et les critères d’architecture résiliente aux inondations.

Un portrait de la connaissance

Les informations colligées et analysées à la suite d’une revue de la littérature canadienne et internationale, de la consultation d’un groupe multidisciplinaire de 13 experts et de la consultation par sondage de diverses parties prenantes ont permis de dresser un portrait global des connaissances sur l’adaptation des bâtiments aux inondations. Des stratégies d’adaptations applicables en contextes géographiques et climatiques similaires à ceux du Québec, des critères de résiliences et des cas exemplaires ont aussi été identifiés. L’étude a aussi permis de mieux cerner les obstacles à la mise en œuvre d’actions adaptatives au risque d’inondation afin de mieux s’outiller, collectivement et individuellement, pour les surmonter. 

Un document d’information publié

ASFQ a produit un document d’information intitulé Cohabiter avec l’eau : État des connaissances en matière d’adaptation des bâtiments aux inondations où sont formulées des recommandations concernant le transfert de connaissances sur l’adaptation des bâtiments au Québec, le processus d’évaluation et de choix des mesures d’adaptation dans un contexte donné et la modification du cadre réglementaire. Il réunit également des références utiles à la réalisation de la résilience à l’échelle du bâtiment, informe sur les stratégies d’adaptation des bâtiments et présente des cas exemplaires en matière d’adaptation des bâtiments aux inondations. L’objectif premier de tous les gestes et mesures identifiés dans ce document est l’augmentation durable de la sécurité des personnes et de la capacité de résilience du cadre bâti et des communautés.

Avancement du projet

Complété à 100%
Une table ronde webdiffusée

ASFQ et la Communauté métropolitaine de Montréal ont coorganisé, avec la participation du groupe ARIAction de l’Université de Montréal, une table ronde virtuelle pour lancer officiellement le document d’information Cohabiter avec l’eau. L’événement tenu le 10 juin 2021 et ayant réuni plus de 60 participants, a également été l’occasion de sensibiliser les parties prenantes aux enjeux de l’adaptation des bâtiments aux inondations et à l’importance de concevoir la résilience du cadre bâti. Les experts invités ont discuté des rôles de l’architecture dans l’augmentation de la capacité de résilience des communautés, des priorités et des défis du secteur de l’architecture en matière d’adaptation aux inondations, des projets architecturaux innovants construits en plaine inondable. L’importance de développer des outils de communication, de sensibilisation et de formation afin de favoriser une meilleure cohabitation avec l’eau a été mise en relief.

Coordonnatrice de recherche

Élène Levasseur

Ph.D. Aménagement, M.Sc. Environnement

«La résilience fait appel à la flexibilité et la capacité d’adaptation. C’est pourquoi nous devons parler en termes de stratégies
ou mesures d’adaptation plutôt que de solutions définitives. »

Témoignages

«Nous sommes très satisfaits du travail qui a été fait par ASFQ, c’est vraiment un travail colossal […]. Il s’agit bien d’un premier pas, pour s’assurer que la résilience aux inondations soit quelque chose de plus en plus concret dans le paysage urbain au Québec. »

Nicolas Milot, Conseiller en recherche, Communauté métropolitaine de Montréal

«L’architecture peut contribuer à faire voir l’inondation non plus comme un fléau, mais comme une manifestation de la nature. Cette réconciliation à engager avec la nature c’est à ça que l’on doit penser quand on fait de l’architecture

Eric Daniel-Lacombe, Architecte et professeur titulaire, École Nationale supérieure d’architecture de Paris-la-Villette
«Le document d’information rédigé par ASFQ présente diverses stratégies d’adaptation des bâtiments aux inondations qui n’attendent qu’à être exploitées. Mais par-delà cet excellent travail de recherche, l’intitulé du document, en mobilisant l’idée de « cohabiter avec l’eau », sous-tend indirectement la nécessité de reconceptualiser les berges pour arriver à vaincre l’opposition entre la ville et l’eau […]. Les stratégies présentées dans ce rapport ont assurément de quoi inspirer les municipalités à développer des typologies d’habitation inventives! »
Maryline Gaudette, Chercheure, Collectif Villes autrement

Partenaire du projet