L’École de design a accueilli, du 11 au 13 mars derniers, 28 participants à la charrette de design Espace de jeu contre la guerre visant la conception d’un espace de jeu destiné aux enfants du camp de réfugiés Ariha en Syrie.

Le projet a été rendu possible grâce à une collaboration entre l’École de design, la Fondation Je veux jouer, un organisme humanitaire ayant pour mission de créer des espaces pour les enfants vivant des situations précaires, et Architecture Sans Frontières Québec (ASFQ). «C’est un projet de collaboration à vocation sociale et humanitaire, afin de montrer que le design a une portée importante dans la société, dit Thomas-Bernard Kenniff, professeur invité à l’École de design et responsable du projet pour l’UQAM. La charrette permet aux étudiants de prendre conscience que ces projets sont possibles à réaliser dans la pratique.»

Quatorze étudiants au baccalauréat et à la maîtrise en design de l’environnement et au D.E.S.S. en design d’événements ont été jumelé à des bénévoles de l’ASFQ, dont la plupart sont architectes. «Les équipes se voulaient mixtes afin de favoriser la réflexion et de mettre en valeur différentes expertises», explique Thomas-Bernard Kenniff.

Créer dans un esprit communautaire

Des ergothérapeutes, des psychologues de l’enfance et autres experts du jeu, ainsi que des Montréalais d’origine syrienne et des enfants étaient sur place afin d’échanger avec les participants. «L’événement se voulait ouvert et agréable, malgré l’aspect dramatique du sujet, commente le professeur. On a voulu instaurer un climat d’échanges et d’entraide plutôt qu’un environnement compétitif typique aux charrettes de design.»

Chaque participant a reçu un programme détaillé dans lequel on pouvait trouver les règles à suivre pour l’élaboration du projet (matériaux, type de jeux, intégration de l’audiovisuel et du numérique, objectifs pédagogiques, etc.) ainsi que des informations sur le contexte social des camps de réfugiés. «Les participants devaient respecter un certain budget tout en démontrant la faisabilité de leur projet sur les lieux mêmes du camp, ce qui n’est pas si simple, puisque les matériaux et la main-d’œuvre ne sont pas toujours disponibles, précise Thomas-Bernard Kenniff. C’est un beau projet de design comportant beaucoup de contraintes!»

Les projets ont été évalués par un jury composé de professeurs et de designers, dont le professeur Philippe Lupien et les chargés de cours Mouna Andraos et Melissa Mongiat de l’École de design. Plusieurs mentions ont été attribuées pour le design, la création communautaire, la faisabilité, l’adaptabilité au développement de l’enfance, l’adaptabilité ludique et pour le projet préféré des participants. Un mini-jury composé d’enfants a également remis son prix des enfants!

L’espace de jeu sera réalisé en Syrie en mai prochain par les Architectes de l’urgence et de la coopération et la Fondation Je veux jouer à partir des idées recueillies durant la charrette de design. «Dans un esprit collaboratif, les bénévoles des deux organismes feront une synthèse des projets reçus afin d’influencer et d’alimenter la conception finale du terrain de jeu», résume Thomas-Bernard Kenniff. Les bénévoles d’ASFQ en assureront la conception et la construction avec des participants sur place, en Syrie.