Depuis janvier 2025, Sonia Blank et Olivia Daigneault Deschênes, respectivement chargées de recherche et de projet chez ASFQ, dirigent l’atelier Architecture + Itinérance : Regards Croisés à la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal. Conçu pour les étudiant·es de troisième année en architecture, cet atelier s’inscrit dans une démarche de recherche-action portée par le programme de Solidarité Urbaine d’ASFQ. En collaboration étroite avec des organismes communautaires et des personnes ayant une expertise du vécu en itinérance, cet atelier offre une occasion unique d’explorer l’impact social de l’architecture tout en développant des solutions concrètes pour une ville plus inclusive et solidaire.

Un projet ancré dans la réalité sociale

Les étudiant·es sont amenés à travailler en équipe sur un projet d’architecture qui s’appuie sur une analyse approfondie du contexte, la définition d’un programme, l’exploration de la matérialité et la mise en forme spatiale.

Les objectifs pédagogiques de cet atelier visent à :

  • Acquérir une meilleure compréhension des réalités de l’itinérance et du rôle de l’aménagement pour le bien-être des communautés.
  • Sélectionner et appliquer des méthodes d’analyse et de conception appropriées dans des contextes urbains et sociaux complexes.
  • Démontrer une pensée critique de l’architecture et du design urbain en lien avec les phénomènes contemporains d’itinérances, de cohabitations sociales et de droits à la ville.
  • Élaborer un programme du projet et sa distribution dans l’espace à partir de l’expérience vécue, des besoins et désirs des usager.es, tout en respectant les réalités du milieu communautaire.
  • Concevoir un projet d’architecture montrant la compréhension des enjeux urbains et une intégration adaptée et sensible au site.
  • Communiquer et représenter visuellement de manière synthétique, accessible et créative, les différentes échelles et les différents enjeux du projet dans l’ensemble des étapes du processus.

Une approche collaborative et progressive

L’atelier est structuré en quatre grandes étapes, favorisant le travail collectif et une approche collaborative. Cette méthode de travail permet d’amener en progression les étudiant·es à réfléchir sur les questions architecturales, urbaines et sociales autour des personnes en situation de vulnérabilité.

D’abord, une phase de découverte thématique permet aux participant·es de bâtir un socle commun de connaissances. Ensuite, ils·elles conçoivent un objet réflectif offrant une approche concrète et ciblée des grands enjeux liés à l’architecture et à l’itinérance. La troisième et la quatrième étape sont consacrées à la conception d’une halte communautaire et à la définition de son programme, en s’appuyant sur les besoins et aspirations des premières personnes concernées.

L’atelier favorise un dialogue entre aménagement et itinérance grâce à une variété d’activités in situ – marches urbaines, discussions, ateliers de cartographie sensible, visites d’organismes – menées avec des intervenant·es aux expertises complémentaires, dont Carolyne Grimard, professeure en travail social, Mikah Youbi de Renaître de la rue, la coop d’art Tlachiuak et d’autres expertes du vécu. Enfin, une diversité de ressources pédagogiques vient enrichir l’expérience : littérature, œuvres artistiques, balados et documentaires vidéo.

Ce programme ambitieux place les étudiant·es au cœur des enjeux d’inclusion et de justice sociale, en leur donnant les outils pour penser une architecture plus humaine et engagée. C’est également une occasion pour Architecture Sans Frontières Québec de partager et de transmettre les connaissances acquises sur le terrain et issues de la recherche en Solidarité Urbaine, et ainsi de sensibiliser les étudiant·es à ces enjeux contemporains.